Martial a «grandi d'un coup»

Transféré à Monaco, Anthony Martial a connu «un été spécial» marqué par son départ de Lyon, mais aussi l'Euro des - 19 ans et une première convocation chez les Espoirs. Découverte avant le match des Bleuets contre l'Allemagne, ce mardi (20h30).

Trois séances d’entraînement lors du stage du club de la Principauté en Italie et puis c’est tout. Depuis son arrivée surprise à Monaco fin juin, Anthony Martial a passé plus de temps en sélection qu’avec ses nouveaux équipiers. Surclassé à sa grande surprise en équipe de France des moins de 19 ans à l’occasion de l’Euro 2013, l’ancien attaquant de Lyon s’était vu octroyer quelques jours de repos après la fin de la compétition. Normalement, il devait reprendre l’entraînement avec l’ASM lundi, mais sa reprise a finalement été reportée. Et pour cause : il fait partie des trois vice-champions d’Europe (avec Rabiot et Benzia) à avoir été appelé par Willy Sagnol en équipe de France Espoirs pour le match amical face à l’Allemagne, mardi soir. «Tout va très vite, c’est un été spécial, reconnaît-il. J’ai l’impression d’avoir grandi d’un coup».

Le texto de Rémi Garde

Courtisé au mois de juin par la Juventus, Martial s’était plutôt imaginé rester à Lyon. La nécessité pour le club rhodanien de vendre l’a finalement conduit à rejoindre le Rocher pour cinq millions d’euros. Un montant auquel il «ne s’attendait pas». Un record en L1 pour un joueur mineur. A 16 ans, trois années après avoir été tout proche de rejoindre Manchester City où il avait croisé Adrien Rabiot, Martial avait déjà été le plus jeune joueur de l’histoire de l’OL à signer un contrat pro.
«J'ai été rassuré de voir qu'après moi, ils n'avaient pas pris d'autres attaquants. Si je travaille bien, on ne sait jamais ce qui peut se passer». A Lyon, ce transfert a beaucoup fait parler. Les supporters ont même lancé une pétition pour convaincre Jean-Michel Aulas de le conserver, ce à quoi le président de l’OL avait répliqué : «Nous avons quatre attaquants avec le même profil». Une déclaration qui avait « un peu déçu» le joueur de 17 ans et qui n’était pas vraiment en adéquation avec la manière dont ce départ a été réellement vécu au sein du club. Au moment de son transfert, Rémi Garde qui était allé le chercher aux Ulis avec Gérard Bonneau (responsable de la cellule de recrutement de l’OL) en 2009, lui a envoyé un texto où il affirmait en substance : «Si tu étais resté avec nous, tu aurais pu exploser cette saison et être la surprise pour la Coupe du monde 2014». «Ça m’a surpris et ça m’a fait rire, reprend Martial. Je ne pense vraiment pas à ça».

Au centre de ses préoccupations : les Espoirs. Le plus souvent utilisé sur un côté par Francis Smerecki avec les moins de 19 ans, Martial a cette fois été convoqué pour évoluer dans l’axe, son poste de prédilection. Monaco ensuite. En rejoignant le club de la Principauté, Martial a obtenu de la part de Ranieri la garantie que seuls les entraînements détermineraient la hiérarchie des attaquants derrière l’intouchable Falcao. «Pour l’instant, je n’ai pas encore pu montrer mes qualités, mais j’espère pouvoir le faire dès que je vais revenir, souligne-t-il. J’ai été rassuré de voir qu’après moi, ils n’avaient pas pris d’autres attaquants. Si je travaille bien, on ne sait jamais ce qui peut se passer». Grand fan de Ronaldo "le Brésilien" et de Didier Drogba, Martial entend depuis quelques semaines fleurir les comparaisons avec un certain Thierry Henry. Coïncidence ou pas, le club qu’il supportait plus jeune se nommait… Arsenal.