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posté par Tortue : | RENNES, LE CLUB QUI A DIT NON
Par Emery TAISNE
Rennes est le premier club français à avoir remporté son bras de fer contre deux de ses joueurs désireux de partir cet été. Alors que Jimmy Briand rêvait du PSG et Stéphane M'Bia d'Everton, ils ont finalement dû se faire une raison face à la détermination de leurs dirigeants. Le club breton est troisième avant son déplacement à Bordeaux, samedi.
Saint-Sernin : «Comme en politique»
Kevin Mirallas, Nenê, Romaric, et à une moindre mesure Bakari Koné et Hatem Ben Arfa. Tous ont en commun d'avoir émis des velléités de départ cet été et d'avoir chacun remporté leur bras de fer avec leur club respectif. Le "clash" est à la mode dans le milieu du foot. Il est bien souvent un gage de succès pour les joueurs concernés. Certains présidents résistent, pour le principe ou pour faire monter les enchères, mais ils savent que leur tentatives pour garder leurs meilleurs éléments sont bien souvent vouées à l'échec. A ce titre, la présence de Jimmy Briand et Stéphane M'Bia dans l'effectif rennais fait jurisprudence. Les deux joueurs ont menacé de mettre un terme à leur carrière s'ils ne rejoignaient pas Paris et Everton. Le président du club breton, Frédéric de Saint-Sernin, se souvient qu'à l'époque, «beaucoup de ses collègues lui ont dit que ça ne servait à rien de garder un joueur contre son gré, qu'il ne s'en remettrait pas». «Au final, Jimmy a fait un mauvais match contre Lille (2-1, 3e journée) où il est sorti sous les sifflets. Et puis, il a été très très bon lors du suivant en Coupe de l'UEFA contre Stabaek (2-0). Le surlendemain, il était sélectionné en équipe de France. Ça prouve toute la force mentale qu'il a en lui».
Le cas de Stéphane M'Bia n'entre pas tout à fait dans la même catégorie. Même si le joueur s'en défend aujourd'hui, l'aspect financier a contribué à le faire rester en Bretagne, «tout comme son attachement à un club qui l'a formé», précise son président. Celui-ci raconte comment il a raisonné ces deux joueurs. «J'ai fait valoir le fait que notre club est un accélérateur de carrière, explique-t-il. Il ne faut pas oublier que Jimmy n'est titulaire chez nous que depuis deux ans. Pour Stéphane, c'est encore plus récent. Au delà du fait qu'on ne se soit pas mis d'accord avec Paris, je trouvais que c'était plus intéressant pour eux de rester un an de plus chez nous, qu'ils gagnent encore en maturité. Même si le PSG est médiatiquement plus marqué, je ne suis pas sûr que Jimmy serait aujourd'hui en équipe de France, s'il y était allé...». M'Bia abonde en ce sens. «Aujourd'hui, Jimmy vaut bien plus que Paris. En France, seul Lyon pourrait l'accueillir, et encore. Personnellement, je le vois à Manchester United ou à Chelsea». Lorsqu'on lui demande si la remarque vaut également pour lui, l'international camerounais approuve à demi-mots. «Avec ce que je montre actuellement, effectivement, je peux voir plus haut (qu'Everton)».
Le collectif sert les intérêts individuels
Il serait sans doute présomptueux d'attribuer la bonne première partie de saison de l'actuel troisième du Championnat uniquement à ces deux éléments, mais la relation de cause à effet existe bien, à en croire Saint-Sernin. «On a bien vu lorsque Stéphane a été blessé deux-trois matches que notre milieu de terrain manquait de stature. Kader Manganne a bien tenté de dépanner, mais il n'a pas été très bon. C'est là qu'on voit ce qu'ils nous apportent». Sur cette période «difficile à vivre», le joueur, très croyant, estime que ses blessures n'étaient pas dues au hasard. «Je crois en Dieu et si je me suis blessé à ce moment-là, c'est qu'il y a une raison. J'ai payé, même si le stress ne m'a pas non plus aidé. Heureusement que j'avais près de moi mes grands frères de la sélection, Samuel Eto'o et Geremi. Ils m'ont beaucoup conseillé». Grâce à eux et au discours que lui a tenu Frédéric de Saint-Sernin, il a compris que le projet collectif rennais pouvait également servir ses ambitions personnelles. «Si l'équipe marche bien, on va forcément parler des individualités». Au rythme auquel avance Rennes -12 matches consécutif sans défaite-, la question de ces deux départs risquent de se reposer en fin de saison. A des tarifs sans doute plus élevés que cet été.
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