Miami Heat 2009/2010

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Plus que jamais, le destin du Heat semble lié à celui de Dwyane Wade qui sera free-agent en fin de saison.

Pour Basket USA, Yakhouba Diawara raconte en détail le joueur mais aussi et surtout l’homme.

MONDIAL BASKET : Yakhouba, raconte-nous ta première rencontre avec Dwyane Wade…

Yakhouba DIAWARA : Je suis arrivé à Miami assez tard, en septembre, puisque j’étais avec l’équipe de France. J’ai rencontré Dwyane la veille du début du training camp, au cours d’un meeting. Le coach (ndlr : Erik Spoelstra) a présenté les nouveaux et ensuite, j’ai pu parler un peu avec Wade. On a discuté de notre tournée en Europe et notamment à Paris (ndlr : l’an passé, avec un match contre les Nets à Bercy). C’était la première fois qu’il mettait les pieds en Europe et il était curieux de connaître notre mode de vie.

MB : Avant de jouer avec lui à Miami, comment le considérais-tu ?

Y.D. : Je l’ai toujours mis dans la même catégorie que LeBron James et Kobe Bryant. Celle des top stars du basket mondial. Quand tu affrontes un tel joueur, tu ne peux avoir que du respect. C’est ce que j’éprouvais quand j’étais à Denver. J’étais même en admiration devant un tel phénomène car il nous martyrisait très souvent à l’époque.

MB : Est-ce que vous vous voyez en dehors du terrain ?

Y.D. : Oui, bien sûr. La vie à Miami est différente de celle que je connaissais dans le Colorado. Il nous est arrivé de sortir avec une grosse partie de l’équipe après avoir terminé une série de matches chez nous. C’est un joueur très ouvert, il aime le contact avec les autres. Il nous a invités plusieurs fois dans sa villa, à une vingtaine de kilomètres de Miami, pour un barbecue. J’ai pu rencontrer sa mère et son cousin. Il est en Floride de temps à autre. On a également mangé en tête-à-tête. Il souhaitait me parler de son expérience en matière de blessures, notamment. Je crois qu’il cherchait à m’aider. Nous sommes allés en nightclub assez souvent. Je ne l’ai jamais vu boire d’alcool. Il reste prudent durant ces sorties. La sécurité est prévenue et renforcée avant son arrivée.

MB : Quel est son trait de caractère dominant ?

Y.D. : C’est un battant. Il a deux expressions favorites : « Use the energy » et « Use the emotion ». J’adore quand il dit cela car il te transmet une force incroyable. La saison passée, la plupart des previews nous mettaient entre la 13e et la 15e place à l’Est. Dwyane s’est servi de cela pour nous motiver. Dès le début, il nous a dit qu’il fallait viser une place en playoffs. Il s’est battu toute l’année pour ça et il nous a entraînés dans ce combat. On est passé de 15 victoires en 2008 à 43 en 2009.

MB : De quelle humeur est-il dans un mauvais jour ?

Y.D. : Il peut s’énerver assez facilement… Sur le plan privé, son divorce ne semble pas l’avoir affecté. En tout cas, il n’en a jamais parlé. Et puis les statistiques plaident en sa faveur. Il a été performant tout au long de l’exercice écoulé. Dans le groupe, on savait qu’il avait des problèmes personnels mais comme il n’en parlait pas, on ne l’a jamais enquiquiné avec ça. On a respecté sa décision. On n’a jamais rien décelé de particulier chez lui. Il n’y avait aucun signe indiquant que ça n’allait pas.

MB : Est-ce quelqu’un de généreux ?

Y.D. : Oui, je pense. Quand il organise des soirées chez lui, tous les joueurs sont invités ainsi que leurs compagnes, leurs enfants et leurs amis. Il est très impliqué dans les opérations de solidarité du Heat, auprès des différentes communautés de la ville. Il donne beaucoup aux fans et il le fait avec plaisir apparemment.

MB : As-tu le sentiment que c’est un joueur privilégié à Miami ?

Y.D. : Quand je vois ce qu’on demandait à Allen Iverson à Denver et ce qu’on demande à Dwyane Wade à Miami, je me demande si c’est vraiment un privilège d’être franchise player… La pression est toujours énorme, ils n’ont jamais une minute à eux. C’est quand même une vie très particulière. J’ai bien connu Allen chez les Nuggets et je trouve qu’on lui a infligé un traitement très dur. Surtout un élément de cette dimension. Est-ce que Wade aura droit au même dans une dizaine d’années s’il est sur le déclin ? Je n’en sais rien mais ce serait dommage. Il a fini meilleur scoreur de la Ligue l’an passé et il n’a jamais parlé de cette distinction individuelle. Il jouait d’abord pour la franchise et préférait scorer moins mais gagner le match. Au vestiaire, il nous a souvent dit qu’on devait prendre nos responsabilités.

MB : Est-il un leader dans le vestiaire et si oui, comment ?

Y.D. : Il est assis à côté d’Udonis (Haslem). Moi, je suis placé entre Michael Beasley et Jamaal Magloire, à l’opposé. On peut quand même l’entendre passer les consignes avant le match ou à la mi-temps. Il a une confiance évidente dans le coach, même s’il est jeune. Ils se connaissent depuis que Wade est arrivé au club en 2003. Il aime prendre la parole, on sent que c’est un vrai leader. J’ai connu Allen Iverson et Carmelo Anthony à Denver, ce n’était pas la même chose. Allen le faisait de temps à autre mais ce n’était pas systématique. Wade, lui, n’hésite pas car il incarne l’identité de la franchise.

MB : T’a-t-il donné des conseils particuliers ?

Y.D. : La première chose qu’il m’a fait comprendre, c’est qu’il faut toujours rester positif. Quand j’entre en jeu, ma mission est de défendre en évitant de commettre trop de fautes. Wade m’a appris à bien me positionner pour cela. Offensivement, si je peux rentrer des tirs à 3 points, c’est un bonus pour l’équipe. Là encore, il m’a mis en confiance. Il m’a fait comprendre qu’il ne faut jamais se décourager, même quand les tirs ne rentrent pas. Il a vraiment la positive attitude dans le sang.

MB : Si tu devais prendre un aspect de son jeu, lequel serait-ce ?

Y.D. : Sans hésitation son mental. Il est très fort dans sa tête. Il m’a expliqué que les blessures survenues en 2007 et 2008 l’avaient endurci, rendu plus fort mentalement. C’est un joueur très exposé aux coups mais il ne désarme pas. Jamais. La saison passée contre New York, il avait l’arcade sourcilière ouverte mais ça ne l’a pas empêché de marquer plus de 50 points. Contre Chicago, il avait la lèvre coupée et il a scoré de la même manière. A chaque fois, il nous a donné la victoire. Il a un mental d’acier que je n’ai pas. C’est une force incroyable en NBA.

MB : Est-ce qu’il t’a déjà bluffé ou dérouté sur une action de jeu ?

Y.D. : Oui. Je pense à deux contres successifs infligés à Brook Lopez, le pivot des Nets, dans le moneytime. Le match avait lieu chez nous. Sur le premier contre, il récupère la balle et part en coast to coast pour nous donner l’avantage. Sur la contre-attaque des Nets, il contre à nouveau Brook Lopez qui allait au dunk pour égaliser. Franchement, un 6-4 (ndlr : 1,93 m) qui fait ça sur une masse comme Lopez, c’est très fort ! Là, tu comprends pourquoi en dehors de l’interception, Dwyane est aussi un top défenseur.

MB : Envies-tu son quotidien ?

Y.D. : Comme je le disais plus tôt, il faut aimer la médiatisation à outrance… Dwyane tourne des pubs avec Charles Barkley, il est demandé par la télé nationale à chaque match, on vient toujours le chercher pour des interviews avec la presse écrite… C’est quand même une vie très particulière. C’était la même chose pour Allen Iverson. C’est ça, le quotidien d’une superstar. Moi, je peux toujours aller faire mes courses dans un supermarché. On me demandera quelques autographes mais ce ne sera pas l’émeute… (Rires) Pour Wade, c’est évidemment impossible. Quand il se déplace dans un lieu public, la sécurité est alertée de son arrivée. Il ne peut pas vivre comme Monsieur Tout le monde.

MB : Wade sera free-agent l’été prochain. Penses-tu qu’il restera à Miami ?

Y.D. : Ici, il est adoré et il le sait très bien. Je pense qu’il restera si Pat Riley fait le nécessaire pour le garder. Dommage que les deux parties ne se soient pas entendues l’été dernier. En juillet, Miami s’exposera aux surenchères d’autres franchises… Wade a goûté à un titre NBA. Il sait ce qu’il faut faire pour devenir champion. A ses yeux, Miami doit se renforcer pour gagner à nouveau. Les cartes sont entre les mains de la direction. En peu de temps, Wade a apporté beaucoup à cette équipe. Je le vois mal partir, quand même…

MB : Si tu devais changer une chose chez lui, ce serait quoi ?

Y.D. : Ses sneakers. Je ne suis pas du tout fan des Converse. Lors des playoffs, il portait des PE (ndlr : Player Exclusives) qu’on avait déjà vues lorsqu’il avait remporté le titre 2006. Seul le rouge sur l’avant de la chaussure remplaçait le blanc de 2006. Franchement, quand une marque de pompes a sous contrat un joueur comme Wade*, elle peut lui faire une chaussure spéciale pour chaque campagne de playoffs, comme Nike avec LeBron James ou Kobe Bryant… D’ailleurs, pour l’anecdote, en mai dernier, on a eu un meeting avec des jeunes et Dwyane est venu avec des Jordan rétro aux pieds.

MB : Que dirais-tu à ceux qui n’aiment pas ce joueur ?

Y.D. : Qu’ils sont fous et qu’ils ne connaissent pas le basket ! Dwyane Wade sait tout faire sur un terrain. On ne peut pas ne pas aimer ce joueur.

* Dwyane Wade est chez Jordan Brand depuis novembre 2009.



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