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 posté par Bombay Sapphire : 
1991 : Goethals piège Milan

Avant le choc de mardi, retour sur les trois précédentes confrontations avec le Milan AC. Trois dates inoubliables... Premier épisode, le 6 mars 1991, à San Siro

En 1991, l’OM va se mesurer à la meilleure équipe du monde. Celle qu’il aurait due affronter dès la saison passée sans la main de Vata…«Milan». Depuis le tirage au sort, ces cinq lettres animent toutes les discussions sur la Canebière.
Frondeurs, les Marseillais affirment ne craindre personne, pas même les Champions d’Europe en titre. Et à la question «L’OM peut-il le faire ?» posée par L’Equipe, 70% des Français assurent croire à une qualification marseillaise. En seraient-ils aussi convaincus s’ils avaient assisté au Milan-Lazio du 24 février, comme le firent Goethals, Olmeta, Mozer et quelques autres ?
Ce jour-là, les Rossonneri sont impressionnants. Ils réalisent un festival offensif éblouissant aux allures d’avertissement pour les observateurs olympiens. De quoi doucher l’enthousiasme, d’autant que quelques jours avant la confrontation avec l’OM, l’équipe de Sacchi remet ça face au Naples de Maradona, 4-1.
Le jour J, les Italiens sont donc sûrs de leur force. Les absences de Franco Baresi (blessé) et du ballon d’or Marco Van Basten (suspendu) ne rendront la victoire que plus belle, se disent-ils alors. Les premières minutes les font déchanter. L’organisation marseillaise est remarquable. Le ballon sort aussi propre de la défense olympienne que s’il était passé par une machine à laver. Et puis, 15e minute, patatras. Une improbable mésentente entre Casoni et Mozer profite à Gullit. L’international hollandais fait peu de cas de la sortie d’Olmeta et place le cuir hors de portée. Les 80 000 tifosi de Giuseppe-Meazza rugissent de plaisir.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce but n’assomme pas l’OM. Comme si de rien n’était, il continue de causer les pires soucis aux Milanais. Le plan de bataille établi sur tableau noir par Raymond-la-science prend forme sur le terrain. Comme par magie.
A la 27e, Pelé virevolte entre trois adversaires, puis glisse à Waddle. L’Anglais est tout aussi inspiré. Il trouve Papin, lequel se charge de remettre les pendules à l’heure. Le «trio magique», comme on l’appelait à l’époque, avait frappé.
La suite est du même tonneau. Comme l’a voulu Goethals, les Olympiens effectuent un pressing très haut auquel Milan n’est guère habitué, a fortiori dans son fief. Ils jouent également le hors-jeu à la perfection. En deuxième mi-temps, l’OM peut même faire le break. Il s’en faut d’un cheveu, ou plutôt d’un poteau peu complaisant, pour que Pelé ne donne pas un avantage décisif aux troupes marseillaises.
Qu’importe, l’Olympique de Marseille a frappé un grand coup en tenant en respect une formation réputée intraitable. Il n’a pas hypothéqué ses chances de qualification et mérite ainsi sa place dans la cour des grands. Cette partie d’échecs réussie vaudra à Goethals le «banc d’or» décerné par la presse transalpine. Une récompense ô combien méritée qui lui ira droit au cœur.



AC Milan (Ita) 1-1 OM
1/4 de finale aller de la Coupe des Champions
6 mars 1991
A Milan, Stade Giuseppe-Meazza
80 051 spectateurs
Arbitre : M. Galler (Sui)
Buts : Gullit (15e) pour Milan ; Papin (27e) pour l’OM
OM : Olmeta – Amoros, Boli, Mozer, Casoni, Di Méco – Pardo, Germain - Pelé, Waddle, Papin. Ent : Goethals
AC Milan : Pazzagli – Tassoti, Costacurta, Galli, Maldini – Ancelotti (Simone, 58e), Donadoni, Rijkaard, Gullit, Massaro (Carbone, 58e), Evani. Ent : Sacchi

Texte extrait de "La légende de l'OM en 100 matches"
om.net





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