Minnesota Timberwolves 2009/2010

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 posté par MC Jean Gab1 : 
Isaiah Rider, nasty boy

Il ne fait pas bon se prénommer « J.R. »… Attaquant et dunkeur brillant, Isaiah Rider aura plus fait parler de lui pour ses frasques et ses démêlés avec la justice que pour ses prouesses balle en main. Il y avait le « bad boy » version Dennis Rodman, déjanté mais irremplaçable. Voici le « bad boy » version Isaiah, tête de lard et cas social. Rider on the storm…

J.R. Rider a plusieurs prénoms. Né le 12 mars 1971, il a été baptisé Isaiah Jr. Puis c’est devenu J.R. A tout cela, il faut ajouter plusieurs surnoms.

« Dans le milieu du basket, on m’appelle Easy. Pour « Easy Rider » (ndlr : film de Dennis Hopper de 1968 avec Jack Nicholson et Peter Fonda)… Chez moi, mes copains me surnomment « J. Ski ». Quand on a commencé à rapper, c’est devenu mon nom de rappeur. »

Isaiah chante, danse et joue au basket. Toujours avec grâce et fluidité.

« Sur un parquet, il est véloce et gracieux comme le dieu romain Mercure. En dehors, il le fait monter (le mercure)… », dira de lui un journaliste d’Atlanta.

En cette année 1993, J.R. est devenu l’une des terreurs du basket universitaire. Avec son 1,96 m, ses 98 kg de muscles denses et son mètre de détente verticale, il a ramené, presque à lui tout seul, les Running Rebels de UNLV dans le Top 20 NCAA. Après les vingt premiers matches de la saison, sa moyenne parlait d’elle-même : 27.3 points et 8.5 rebonds. Quel que soit le type de match, rapide ou lent, Rider fut inarrêtable, à l’extérieur comme à l’intérieur. Il établit provisoirement son record contre Georgetown (40 unités), ce qui lui vaut les compliments du coach des Hoyas John Thompson, véritable légende de la fac :

« J.R. est l’un des meilleurs attaquants que j’ai rencontrés dans ma carrière. Il n’y a pas de solution pour le stopper. Quand on met un grand sur lui, il s’écarte et plante à 3 points. Quand on place un petit, il s’installe en position de pivot et lui marche dessus. »

Le propre coach de Rider, Rollie Massimino, n’en revient pas :

« J.R. a un talent exceptionnel. C’est le meilleur joueur que j’ai eu à coacher en 35 années. »

La NBA a déjà les bras grand ouverts. Il est certain d’être retenu très haut dans la draft.

« C’est un super », clame un scout NBA.

« Il n’a peur de rien », ajoute un second.

« J.R. est un marqueur naturel. Il peut créer sa position de tir de lui-même, ce qui, en NBA, est très important », analyse Sonny Allen, scout des Charlotte Hornets.

Si Rider a quelques défauts, ils se situent en dehors du terrain, et notamment en salle de classe. A la Encinal High School, Alameda (Californie), Isaiah excelle aussi bien au basket qu’au baseball. Il marque 25 points, prend 13 rebonds et délivre 4 passes par match durant sa classe de Première. Pendant son année de Terminale, il ne peut jouer à cause de ses mauvaises notes. Il rejoint Kansas State University mais se plante à l’examen d’entrée et doit se rendre dans un junior college. Au Allen County Community College d’Iola (Kansas), il signe la troisième meilleure moyenne de points du pays (31). La saison suivante, il fait des ravages au sein de l’Antelope Valley Junior College de Lancaster (Californie) avec 33.6 points et 11.4 rebonds par rencontre. Ses notes scolaires ont un peu plus d’allure, ce qui lui permet de rejoindre UNLV en 1991. Le coach de la fac championne NCAA 1990, Jerry Tarkanian, est intervenu personnellement. Il faut dire que Rider voulait jouer pour cette équipe depuis ses plus jeunes années.

« J’animais un show radio », raconte Tarkanian. « Un soir, Isaiah est venu me trouver. Il se trouvait là pour un tournoi de prep school. Il avait 16 ans. Il m’a dit qu’il avait toujours voulu être un Rebel. J’ai perdu sa trace durant sa saison senior en high school : il était blessé au genou et ne pouvait jouer. L’année suivante, je suis tombé sur un article de « USA Today ». On parlait de son année exceptionnelle à Allen County et de ses 31 points de moyenne… »

Plus impressionnant que Larry Johnson

Au même moment, Rider est suivi de près par Lon Kruger, le coach de Kansas State. C’est lui qui l’a placé dans ce junior college, en espérant pouvoir lui faire intégrer les Wildcats avec des notes plus correctes. Mais Kruger rejoint Florida en 1990 et abandonne la piste Isaiah pour cause d’effectif au complet. Heureusement, Dan Tarkanian, le fils de Jerry, se déplace pour le voir jouer.

« Dan m’a dit que c’était le joueur le plus talentueux qu’il ait jamais vu… Sur le coup, je n’ai pas compris comment il pouvait émettre un tel jugement. Dans notre programme, on avait quand même vu passer des garçons comme Larry Johnson, Stacey Augmon, Reggie Theus… »

Après un transit par Lancaster et l’Antelope Valley J.C. durant l’année 1990-91 pour obtenir ce fichu diplôme, Rider est enfin à Las Vegas. Les Running Rebels terminent la saison 1991-92 avec 26 victoires pour 2 défaites (dont 23 succès pour clore l’exercice). A titre personnel, Rider s’est affiché à 20.7 points, 5.2 rebonds et 3.2 passes.

« Dan avait raison », commente Jerry Tarkanian. « Je n’ai sans doute jamais eu un basketteur aussi doué sous mes ordres. Il peut shooter. Il peut sauter. Il est rapide. Il est athlétique. Le problème, c’est qu’il n’est pas aussi impliqué dans la vie de l’équipe que d’autres. Tim Grgurich, mon assistant, est devenu dingue avec lui… »

La NCAA, elle, devient dingue avec Tarkanian père, suspecté d’avoir enfreint plusieurs règles et procédé à un recrutement illicite. UNLV est exclu de la « March Madness », après avoir remporté sa Conférence, pour cause d’enquête. Les Running Rebels ne réintègreront le Tournoi qu’en 1997.

« Beaucoup de gens pensaient que j’allais passer pro immédiatement », explique Rider. « Mais j’avais eu l’occasion de jouer contre des basketteurs NBA. Je savais qu’il me fallait encore une année. »

Le président de la fac, Robert Maxson, pousse Tarkanian à la démission. L’entraîneur historique du college (509 victoires-105 défaites en 19 ans) est remplacé par Rollie Massimino, ancien coach de Villanova (coupable d’avoir gardé un contrat secret, il devra à son tour plier bagages en 1994, en compagnie de Robert Maxson…). En cette année 1992-93, il ne faut surtout pas parler à J.R. de ses résultats scolaires. Régulièrement, ça jase. Et un deuxième scandale éclate. Au printemps 1993, un instructeur explique que deux officiels du département athlétique l’ont poussé à gonfler ses notes pour lui permettre de rester éligible et de tenir sa place dans l’équipe… Vicki Bertolino, l’instructrice, a accordé un C- à l’étudiant. Et pointe plusieurs zones d’ombre. La copie d’Isaiah, réputé paresseux en cours, est d’une qualité nettement supérieure à sa production habituelle. L’écriture n’est visiblement pas la sienne. Et à trois reprises, son prénom est orthographié « Isiah » (comme Isiah Thomas)… Une enquête le blanchira mais il écopera d’une suspension. Rider, désigné joueur de l’année de la Conférence Big West, s’en fiche puisque la NBA l’attend.

Originaire d’Oakland comme Gary Payton et Jason Kidd, Rider a grandi à Alameda. Oakland est aussi la ville de M.C. Hammer, rappeur surcoté à la gloire éphémère dont on voulut faire, au début des années 90, le grand rival de Michael Jackson (méga lol). Quand J.R. ne joue pas au basket, il ne parle que de musique et de danse. A l’époque, on pense que ses talents dans ces domaines, associés à sa classe de basketteur, peuvent lui permettre d’explorer d’autres horizons, comme l’a fait un Shaquille O’Neal.

« Il a beaucoup mûri, aussi bien sur un terrain que dans sa tête. Il a une pêche incroyable », assure Rollie Massimino qui aime raconter une anecdote.

Pour le premier match de la saison 1992-93 à Loyola Marymount, les Running Rebels inauguraient un nouveau règlement interne. Plus de baskets ni de survêtement pendant les déplacements. Costard et cravate obligatoires. La veille du départ, Rider appelle Massimino.

« Coach, je n’arrive pas à trouver des chaussures à ma taille (ndlr : du 52) ! »

Réponse de l’entraîneur :

« Tu vas donc devoir rester à la maison. »

« Vraiment ? », s’étonne J.R.

« Vraiment ! », lui rétorque le maître qui a du mal à réprimer un rire.

Après un petit temps d’inquiétude, Rider glissa :

« Euh… bon, en fait, je blaguais, coach ! »

Le lendemain, il portait de magnifiques 52 lacées et cirées.

« C’est vraiment un bon gamin », conclut Massimino.

Bon et partageur. Même dans les matches serrés, quand il veut le ballon, ce n’est pas pour le manger.

« Le plus important est la victoire. Je n’ai pas envie de prendre 40 shoots pour marquer 30 points. J’ai trop de respect pour mes partenaires pour faire ça. »

Rider n’a jamais pris plus de 22 shoots en deux années à UNLV. A l’approche de la draft, il veut apparaître comme un joueur responsable, avec la tête sur les épaules.

« Mon but est bien évidemment d’évoluer en NBA. Pour ma fierté et pour l’argent que ça représente. Avec ça, je pourrai aider ma mère, mes deux frères et ma sœur. »

Rookie, il arrive en retard au premier entraînement…

J.R. a un grand cœur. Mais la suite des événements va le prouver : le « good boy » ne l’était pas tant que ça… A Las Vegas déjà, il passa une nuit en prison pour une altercation avec un employé de restaurant. Rider boucle sa deuxième année à l’Université du Nevada avec des stats flamboyantes : 29.1 points, 8.9 rebonds, 2.5 passes. Il inscrit 35 points ou plus à sept reprises, avec une pointe à 44 (troisième meilleure perf de l’histoire de la fac). Les Rebels sont, comme expliqué plus haut, privés de Tournoi NCAA avec une fiche de 21-8.

La réputation de J.R., retenu dans la Second team All-American, est faite. En bien comme en mal. Il passe déjà pour un élément hyper talentueux mais caractériel et difficilement gérable. Minnesota, pathétique au possible avec le trio Doug West-Christian Laettner-Chuck Person (19 victoires), veut muscler son backcourt. Rider est retenu au cinquième rang de la draft 1993 derrière Chris Webber, Shawn Bradley, Penny Hardaway et Jamal Mashburn. Il ne veut plus qu’on l’appelle « J.R. » et demande qu’on le prénomme Isaiah.

La direction comprend qu’elle s’est fourrée dans un sale pétrin le jour du premier entraînement, où Rider se présente en retard… Mais son impact est immédiat. En décembre 1993, il sort trois matches à 30 points. En février 1994, il remporte le Slam Dunk Contest devant son public, à Minneapolis, en réussissant un dunk ahurissant auquel il laissera son nom : « une Rider » (ou « East Bay funk dunk », nom donné à la figure par son auteur) consiste, une fois en l’air, à faire passer la balle sous sa cuisse et à la récupérer suffisamment vite pour smasher.

« C’est peut-être le meilleur dunk que j’aie jamais vu », s’extasie Charles Barkley.

Rider sera déchu de son titre le printemps suivant à Phoenix, battu en finale du concours de dunks par Harold Miner (auquel nous avons consacré un portrait). Vince Carter « améliorera » cette figure en 2000 à Oakland en réussissant le même mouvement sans prise d’élan, sur une passe à terre de Tracy McGrady. D’autres, comme Ricky Davis, se ridiculiseront en tentant de la réussir en plein match pour finalement perdre la balle… En cette année 1993-94, Isaiah est à deux doigts de finir meilleur scoreur des Timberwolves (16.6 pts contre 16.8 pour Christian Laettner). Il décroche logiquement une citation dans le premier cinq rookie qui récompense finalement le Top 5 de la draft, Shawn Bradley étant simplement remplacé par Vin Baker.

La saison suivante, le n°34 s’invite carrément dans le cercle des meilleurs scoreurs NBA (20.4 plus 3.3 rbds et 3.3 pds, avec une pointe à 42 unités contre – ô, surprise ! – Golden State). Mais déjà, rien ne va plus. Ses relations avec le coach, Bill Blair, sont déplorables. Hors du terrain, son comportement est tout bonnement exécrable. La starlette n’en fait qu’à sa tête. Sa carrière pro vient à peine de démarrer qu’un constat s’impose : Isaiah Rider est et restera un élément impossible à contrôler. Peu importe les griefs – égoïsme, indiscipline, insubordination, fainéantise ou je-m’en-foutisme -, voilà un joueur à problèmes qui mettra sans cesse en péril l’équilibre d’un vestiaire. En décembre 1994, Rider est suspendu par les Timberwolves. Le paradoxe, c’est qu’une fois sur le terrain, il squatte les highlights. Durant ce même mois, il réussit une action d’anthologie contre les Kings en sauvant un ballon qui sortait des limites du terrain et en le lançant aveuglément vers le cercle. Bingo ! Le speaker du club, Tom Hanneman, désigne ce panier comme le « Play of the decade » (l’action de la décennie) et il vaudra à Rider un award ESPN.

Marijuana et paris illégaux

Durant l’exercice 1995-96, le staff continue de s’arracher les cheveux avec la tête brûlée californienne, auteur pour l’anecdote du record de rebonds sur un match pour un arrière des Wolves (15, battu par Randy Foye en décembre 2008). Son casier judiciaire s’étoffe quand il frappe la gérante d’un bar sportif où il se rend en promo. Minnesota en a assez. Le 23 juin 1996, il est transféré à Portland, sans avoir joué un seul match de playoffs, contre Bill Curley, James Robinson et un premier tour de draft. Histoire de laisser un souvenir impérissable dans la région des Grands Lacs, le sulfureux guard est arrêté pour possession de marijuana. Pour alléger ses factures, il se sert aussi d’un téléphone qui n’est pas le sien et s’arrange pour qu’un autre paie – à son insu – ses communications. Trois semaines plus tard, la patrouille le chopera du côté d’Oakland en train d’arrondir ses fins de mois avec des paris illégaux.

Dans l’Oregon, Isaiah demande qu’on le prénomme à nouveau « J.R. ». Il se calme un peu (très légèrement…), score moins – entre 14 et 19.7 points de moyenne – mais participe durant trois ans à la montée en puissance d’une équipe de Portland qui cale deux fois au premier tour des playoffs (3-1 contre les Lakers) avant d’atteindre la finale de Conférence Ouest, portée par une bonne traction arrière (Stoudamire, Rider) et un secteur intérieur consistant (Sabonis, « Sheed », Brian Grant…). Là, le futur champion San Antonio est sans pitié (4-0).

Atlanta tente le diable

Rider s’est acheté un début de conduite. En dehors d’une arrestation pour possession de drogue, d’un crachat sur un spectateur indélicat – quand ce n’est pas sur le personnel des aéroports – et de quelques suspensions (12 matches en tout), il ne fait pas trop parler de lui. Disons que c’est du très classique : absences aux practices, retards pour les embarquements et évidemment aucune excuse valable. Atlanta veut tenter le diable et propose le très populaire Steve Smith (plus Ed Gray) pour récupérer celui qui est alors le meilleur scoreur des Trail Blazers avec seulement 13.9 points par match. Le 2 août 1999, Jim Jackson accompagne Rider en Géorgie. Le 20 mars 2000, le second est coupé… Que se passe-t-il entre-temps ? L’enfant terrible d’Oakland fout le souk dans le groupe. Il s’était présenté en retard au training camp. Il s’entraîne quand il le veut et réclame régulièrement son transfert. Sur le parquet, il ignore les consignes comme ses partenaires, joue pour sa pomme (19.3 pts de moyenne, meilleur marqueur des Hawks). Une fois les matches terminés, Rider écume les postes de police, se prend régulièrement le chou avec le staff et multiplie les provocations débiles, comme se garer volontairement sur la place réservée à l’entraîneur des Thrashers, l’équipe de hockey-sur-glace… Comme son homonyme de la série « Dallas » (qui a au moins pour lui d’exercer une certaine fascination au-delà de la fourberie et du machiavélisme), J.R. atteint vite des sommets d’impopularité dans la ville chère à Coca-Cola. Coupable d’avoir fumé de la marijuana dans un hôtel d’Orlando, il écope par ailleurs d’une amende de 200 000 $ : la Ligue veut lui imposer un programme de désintoxication, qu’il refuse. Aussi, on lui laisse le choix. C’est la bourse ou les soins.

« Isaiah est un merveilleux basketteur… quand il se donne la peine de faire son métier », se désole le GM des Hawks, Pete Babcock. « Il peut créer son shoot, attaquer le panier, shooter dans le périmètre… Il possède un sixième sens pour voir ce qui se passe sur un parquet. Mais avec Isaiah… il y a toujours un « mais ». Sa passion naturelle pour le jeu va et vient, elle va de pair avec l’engagement qu’il a envie d’y mettre. Et certains jours, cet engagement est inexistant. C’est une personnalité attachante, un gars facile à vivre au quotidien. Le reste de la saison nous dira si c’est un gars avec lequel il est aussi facile de jouer. »

En mars 2000, Rider demande à être libéré plutôt que de purger une suspension de trois matches et Atlanta est trop heureux d’accéder à sa requête, même si son salaire (5,4 M$ la saison) ne plombe pas spécialement les comptes. Sportivement, l’échange Smith-Rider aura été un four complet. En une saison, la franchise de Géorgie est passée de la 4e place à l’Est à l’avant-dernière de la division Central. Elle devra attendre neuf ans pour retrouver les playoffs… Preuve du peu de valeur de certaines déclarations de façade, Rider expliquait en décembre 1999 dans les colonnes de l’« Atlanta Journal Constitution » que ses bonnes perfs découlaient d’une « relation honnête » avec le coach, Lenny Wilkens.

« Lenny a tenu parole. Il m’a dit qu’il aimait mon jeu, qu’il pouvait voir combien je connaissais le basket. Il va mettre en place des systèmes pour moi. Il m’a dit qu’il ferait de moi le joueur que j’ai envie d’être. Personne ne m’avait jamais dit ça en ces termes. Personne ne m’a jamais permis de jouer autant. C’est top ! »

Un casier long comme le palmarès de Bill Russell

Les cas difficiles n’ont jamais fait peur à Phil Jackson. Le « Maître Zen » s’est coltiné Dennis Rodman, l’un des basketteurs les plus barges de l’histoire. Il pense pouvoir mater le sieur Isaiah. Le 25 août 2000, ce dernier s’engage en faveur des Lakers, champions en titre. Au sortir d’une suspension de cinq matches pour violation du programme anti-drogues de la NBA, il dispute 67 rencontres de saison régulière et s’impose comme le joueur le plus productif du banc avec 7.6 points sur 18 minutes. On est loin des 15.9 d’un shooteur consistant comme Glen Rice (certes titulaire) l’année précédente mais Los Angeles s’en contente. Du moins pour expédier les affaires courantes. Pour les playoffs, Jackson tranche dans le vif : Rider est écarté du roster au profit de Devean George. Il ne participera donc pas à la réalisation du back-to-back. Isaiah veut prolonger son séjour en Californie mais il ne voit rien venir. Sans club, il se met en quête d’un nouveau point de chute et s’engage le 1er octobre 2001 en faveur des Nuggets. L’aventure tourne court. Denver, qui pensait booster son attaque, le remercie après 10 matches (9.3 pts de moyenne). Nous sommes le 20 novembre 2001. Rider ne reçoit aucun coup de fil. A 30 ans, il refuse de songer à une éventuelle retraite, se considérant toujours bon pour le service. Sauf que plus personne ne veut de lui… Huit ans plus tard, en octobre 2009, il disputera un misérable match pour le North Texas Fresh, une équipe de ligue mineure (ABA).

Ces quatre dernières années, Isaiah a continué d’aggraver son cas devant les tribunaux. Aujourd’hui, son casier judiciaire est aussi long que le palmarès de Bill Russell… Petit best of.

- janvier 2006 : kidnapping à Marin City (Californie), violences domestiques, transgression d’une décision de justice, refus d’obtempérer à la police (accident de voiture à la clé), possession de cocaïne. Condamnation : 7 mois de prison, 120 heures au service de la communauté, 3 ans de probation, obligation de suivre un programme anti-drogues.
- janvier 2008 : altercation avec un chauffeur de taxi à Berkeley (Californie). La police, appelée sur les lieux, découvre que Rider est en possession d’une arme sans permis légal.
- mars 2008 : arrestation et garde à vue à San Rafael (Californie) pour possession de narcotiques, désobéissance à une décision d’une cour de justice (on lui avait demandé de s’éloigner de Marin City suite aux événements de janvier 2006), refus d’obtempérer à la police, faux témoignage, conduite sans permis. Arrestation à Los Angeles dans une enquête pour vol de voiture.
- avril 2010 : impliqué dans trois incidents en cinq jours, Rider est arrêté le 9 près de chez lui, à Mesa (Arizona), pour avoir agressé sa fiancée et tenté d’escroquer un chauffeur de taxi de 150 $. Le 14, il est arrêté pour avoir tenté, un jour plus tôt, de kidnapper son fils âgé d’un an…

Rebelle, marginal, asocial

Avant sa condamnation à sept mois de prison en février 2007, Rider avait reconnu son addiction aux drogues.

« Je suis parti en vrille l’an passé. Tout ce qui est arrivé est de ma faute. J’ai été grandement affecté par l’état de santé de ma mère. J’aimerais pouvoir sortir de prison pour assister à ses funérailles. »

Sa mère est dans le coma après des complications cardiaques. Les médecins ont indiqué à la famille qu’elle était en état de mort cérébrale.

« J’aimerais reprendre une vie aussi normale que possible, rejouer au basket. Je n’avais jamais été en prison avant. Tout ceci est une expérience extrêmement humiliante », déclara l’accusé, poursuivi notamment pour avoir violenté une girlfriend en janvier 2006.

La jeune femme avait accepté de le rejoindre dans sa voiture pour discuter. Rider mit le moteur en marche, démarra et retint la victime contre son gré. Le joueur fonça dans les rues du quartier avec la porte du passager ouverte, sa proie se débattant et criant pour tenter d’échapper à ses griffes…

Presque dix ans après l’arrêt de sa carrière, Isaiah Rider demeure une énigme. Personne n’est capable d’expliquer pourquoi un basketteur ayant reçu un don divin fut un danger permanent, pour lui comme pour les clubs dans lesquels il mit les pieds. Pourquoi « talent » rima sans cesse avec « troubles ». Rider fut un vrai Running Rebel. Un rebelle fuyant, marginal, asocial. Et très souvent hors-la-loi. Dans la famille des pépites devenues poussière, Isaiah aura surclassé un Shawn Kemp et surpassé un Derrick Coleman.

« Tous les gens qui le connaissent et avec qui j’ai discuté l’apprécient », assurait Jerry Tarkanian, son premier coach à UNLV. « Mais ils n’arrivent pas à le comprendre. Moi-même, j’ai vécu une relation très forte avec Isaiah. Mais je n’ai pas toujours été capable de saisir sa personnalité ou de capter ses pensées… Je me souviens que mon ami Freddie Glusman et moi étions allés à Portland en 1999 pour la finale de Conférence Ouest contre San Antonio. Quand J.R. nous a vus, il est venu vers nous et il est tombé dans nos bras. On a discuté quelques minutes, il nous a dit qu’on se reverrait au restaurant pour le petit-déjeuner. Freddie et moi y sommes allés. On a attendu. Attendu… J.R. n’est jamais venu. »

Son avocat, Garrick Lew, prit sa défense en ces termes en 2007 :

« Isaiah a depuis longtemps un problème avec la marijuana. Depuis peu, la cocaïne pourrit aussi son quotidien. Les drogues ont formé un nuage noir au-dessus de sa vie comme au-dessus de sa carrière de basketteur. Mais Isaiah n’est pas un monstre. Il a utilisé une partie de l’argent gagné en NBA – 26 millions de dollars – pour financer les études de sa sœur et subvenir aux besoins de ses deux frères. Il a acheté une maison à sa mère sur le front de mer d’Alameda, perdue suite à une saisie courant 2006. Il a aussi perdu deux propriétés à San Leandro et plusieurs voitures. »

Life isn’t that easy, Rider.

Stats
9 ans
563 matches (424 fois starter)
16.7 pts, 3.8 rbds, 2.7 pds, 0.7 int, 0.2 ct
44.3% aux tirs, 35.2% à 3 points, 81.2% aux lancers francs
Palmarès
All-Rookie First team : 1994
Slam Dunk Contest : Vainqueur en 1994

busa



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